Pour ce cinquième épisode de la saison 4 de Conversations Féminines, nous avons tendu le micro à Ndeye Coumba Coulibaly, connue du grand public sous le nom de « Madré Peace ».
Depuis plus de cinq décennies, cette actrice sénégalaise traverse le théâtre, la télévision et le cinéma, tout en restant une figure discrète mais essentielle de la scène culturelle.
Une actrice entre devoirs familiaux et passion artistique
Dans cet épisode, Madré Peace revient sur ses débuts dans le théâtre populaire, son amour du jeu et la manière dont elle a concilié, pendant des années, ses responsabilités professionnelles, son rôle de mère, d’épouse… et sa passion pour l’art dramatique.
Un témoignage sur les sacrifices invisibles
💬 “Ce métier, je l’aime. Mais il demande des choix, parfois douloureux. Il faut savoir tout gérer, sans jamais lâcher.”
Elle évoque avec émotion le rôle central de son oncle, véritable pilier dans sa vie, ainsi que les renoncements que lui impose son engagement artistique dans un contexte où les femmes sont encore peu visibles derrière les projecteurs.
Héritage, mémoire et force tranquille
Celle que beaucoup connaissent pour ses rôles poignants prend ici enfin la parole. Une voix touchante, forte, engagée, qui nous parle d’amour, de peur, de courage et de dignité.
🎧🎥 Un épisode sincère, touchant et nécessaire.
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Biographie de Madré Peace
Surnommée “la mère de tout le monde”, Madré Peace est une figure emblématique du paysage audiovisuel sénégalais. Son parcours traverse les grandes productions telles que Wiiri Wiiri, Emprise, Promesses, Belle Famille, ou plus récemment Key & Za. À travers ces rôles, elle démontre une polyvalence rare et une adaptabilité remarquable.
Une passion précoce pour la scène
Tout commence au collège. Très jeune, elle découvre une passion profonde pour le théâtre. À 13 ans seulement, elle enchaîne les succès dans la région de Thiès. Elle remporte de nombreux trophées, partageant même la scène avec des artistes comme Sala Kassé ou Doudou Keinde Mbaye.
C’est à cette époque que sa sœur, inspirée par une prestation donnée pour le parti AJ/PADS, décide de fonder la troupe Soleil Levant. Ce projet devient un tremplin décisif pour sa carrière artistique. Elle sollicite des figures comme Sanekh ou Cheikhou Gueye pour les intégrer à cette troupe qui marquera durablement le théâtre sénégalais.
De la scène à l’écran
C’est dans Wiiri Wiiri qu’elle marque les esprits avec le rôle de la maman de Mbaye Dozé et Cheikhouna. Ce personnage la consacre auprès du grand public. Elle enchaîne ensuite avec plusieurs séries à succès de Marodi TV.
Son surnom le plus populaire, “Madré Peace”, devient son identité publique grâce à son rôle dans le téléfilm Balamaissa. Elle multiplie ensuite les performances dans des œuvres telles que Au nom du sang ou encore Une si longue lettre d’Angèle Diabang, où elle joue Dame belle-mère, la maman de Bintou.
Une artiste ancrée dans le réel
Madré Peace ne vit pas exclusivement de l’art. Mère de trois enfants, elle travaille également comme assistante du chef de service à la Division hygiène, environnement et sécurité de l’École polytechnique de Thiès. Pour elle, il est essentiel que l’artiste ait un métier, car « nous ne vivons pas en Europe où l’art est valorisé ».
Après des études secondaires jusqu’en première, elle obtient un diplôme de dactylographie à PIGI, qui lui permet d’accéder à ce poste administratif. Ironie du sort, c’est le théâtre qui lui ouvre les portes de la fonction publique. Grâce à ses réseaux dans le milieu artistique, elle est recommandée au Recteur de l’UCAD, puis orientée vers l’École supérieure polytechnique par Habib Ngom, qui lui offre son premier contrat.
Une voix engagée pour les artistes
Syndicaliste engagée, elle dénonce le manque d’investissements publics dans l’art et les conditions précaires des artistes au Sénégal. Son engagement dépasse la scène et touche des enjeux sociaux majeurs.
Authentique et proche du public, elle incarne un pont entre la tradition et la modernité. Ses personnages de mère bienveillante, enracinés dans les réalités sénégalaises, trouvent un écho particulier auprès des spectateurs.
Une artiste citoyenne
Madré Peace, par sa vision du travail, sa proximité humaine et son attachement aux valeurs familiales, incarne une artiste complète. Elle est une citoyenne engagée au service de la culture sénégalaise et du divertissement populaire.
Citation de madré peace
Les coups de cœur lecture de Madré Peace
> L’aventure ambiguë de Cheikh Hamidou Kane
> Les bouts de bois de Dieu d’Ousmane Sembène
> Une si longue lettre de Mariama Ba
>> La bibliothèque complète des « coups de cœur » de nos invitées est disponible ici
La playlist de Madré Peace que vous avez entendue tout au long de cet épisode
> Yaye – Pape Diouf
> Demb – Youssou Ndour
> Allah Yamuho –Doudou Keinde Mbaye
>>Tous les morceaux choisis par les invitées dans la playlist en cliquant ici