Ma quête d’enfant a atteint son paroxysme, je ne comprends pas comment elle, elle peut encore et que moi je n’y arrive pas. Je veux cet enfant pour moi, pour lui, pour ce qu’il représente à mes yeux mais aussi pour la société. L’amour que j’ai dans mon cœur est trop grand pour un seul homme, que je partage en plus. Je croyais que ce mariage donnerait un sens à ma vie… Je découvre que l’essentiel c’est autre chose…. J’ai besoin de le partager avec des extensions de lui….qui me rendront cet Amour inconditionnellement…des enfants de lui…
Et c’est la course au bébé entre les médecins, les tradi-praticiens et les marabouts
Des années durant et neuf fausses couches. Elle m’avait avertie, elle n’a pas pu empêcher ce mariage elle m’empêchera d’enfanter et à ce jeu elle a un PHD, je ne suis pas préparée à cela et suis psychologiquement atteinte, je ne crois pas aux marabouts mais tout le monde me dit que je vis en Afrique, il faut que je me protège et je commence à me protéger, j’en ai vu des marabouts, dans tous les coins du pays et dans les pays étrangers. C’est douloureux, physiquement, financièrement mais surtout moralement. Je pouvais me le permettre, j’en avais les moyens et mon mari aussi, je n’ai pas lésiné. Et cela a duré de longues années pendant lesquelles, je me suis enfoncée petit à petit, entre espoir et désespoir, de dépression en dépression. A chaque échec, un nouveau recommencement. Je tente l’impossible, je tente le diable.
Fécondation in vitro, Insémination, marabouts, feticheurs…
Je suis par monts et par vaux…
Je déprime, je m’isole, je pleure…
Et je dépense énormément…une fortune!!!
Buur est toujours là, acceptant tout, dépensant lui aussi… Se pliant aux analyses de bonne grâce (il sait que ce n’est pas lui… Il vient d’en faire un avec sa gourgandine…) m’accompagnant dans toutes mes démarches…
En vain…
Rien…
Les fausses couches s’accumulent
les faux espoirs s’envolent…
Je suis dévastée de chagrin…
Je suis désespérée…
On nous parle d’un féticheur au fin fond du pays, capable de faire des miracles. Aussitôt dit, aussitôt fait, ma belle-sœur Binta (que n’a-t-elle pas fait pour moi, cette femme ???) et moi, nous mettons en route. Nous arrivons dans ce village après XX heures de route, et rencontrons le féticheur. Il m’attache alors au dos des petits bouts de bois avec un pagne tissé et me demande de marcher avec, j’ai dû marché des kilomètres avec… Un ridicule…
(Et une parenthèse aux petits bouts de bois de Dieu de Sembene Ousmane et une symbolique du wolof qui désigne la progéniture par bant – bouts de bois)
J’ai tout essayé en vain….
Cette FIV ratée à Paris où le médecin atterré ne retrouvait plus les ovules fécondés dans mon ovaire… Il en a arrêté sa journée, il ne comprenait pas…. Ces ovules étaient bien là à 8h lors de l’écho de contrôle… Il refuse le paiement et me donne un autre rdv six mois plus tard qui se soldera aussi par un échec… Cette fois où j’ai pété un plomb dans le hall de la clinique à Paris parce que le médecin me refusait une énième FIV, considérant mes tentatives trop rapprochées. Ce n’était pas beau à voir.
La FIV de Tunis aussi… où après l’insémination des ovules, je ne peux plus marcher pendant 3 jours et où Buur fera la cuisine pour la 1ere fois de sa vie… Merde !!!!!
Trop de mauvais souvenirs sur ce chapitre, que tu me demandes faire revivre. Je ne savais pas que cela pouvait être aussi douloureux de m’en rappeler et d’en parler.
Je ne dors plus… Plus du tout… Je décide de prendre des médicaments, je veux dormir et peut être inconsciemment ne plus me réveiller. J’ai bien failli ne plus me réveiller. Buur qui passe à la maison par hasard, il n’était pas de tour et me trouve inconsciente dans ma chambre, enfermée à double tour. J’ai bien failli y rester, cette fois-là. Je manque aussi de mourir d’une overdose de somnifères lors d’un séjour de maman… Je suis transportée d’urgence inanimée à l’hôpital… Le verdict tombe, je suis en pleine dépression.
Pendant ce temps les quolibets n’ont pas arrêté, j’en entends des vertes et des pas mûres. Je suis devenue surdouée dans l’art de ne rien laisser paraitre. Je refusais d’entendre, je sombrais.
La compressor est out……
La compressor est à bout….
Rien ne marche….
Je décide de le quitter. Je ne veux pas de cette vie, je ne peux plus continuer.
Sept longues années que cette polygamie dure…
Sept longues années de hauts et bas…
Sept longues années que je persiste dans ma galère et mon Amour…
Sept longues années sans enfant…..
Cette course est aléatoire car seul Dieu décide, je l’ai compris à un moment…
Laylatul khadr de cette septième année
Contrairement aux années dernières nous n’organiserons rien chez nous….
Je n’ai plus la force ….ni l’envie d’ailleurs… Voir cette bande d’hypocrites et de faux-culs, c’est trop pour moi.
J’en informe Buur … Il est fâché… Il avait déjà invité… Je ne cède pas…
On décide à la dernière minute donc d’aller écouter un prêche et une prière dont on nous a parlé… Il paraîtrait que le prêcheur est très éloquent et érudit…
J’y vais juste pour apaiser mon cœur…
Je ne le regretterai pas….
Vingt minutes du prêche me seront dédiées, comme si le monsieur avait été briefé…Dieu ne descend pas pour nous parler mais passe par des personnes pour nous éclairer dit-on …Ce fut le cas pour moi…
Mon cœur connaît cette paix intérieure que Seul Allah peut donner….
Rien n’a plus d’importance…
Hasbunallah wa nihmal wakil!!
Je m’en remets à Allah…
J’accepte le fait de ne pas être maman génitrice et de devenir maman de coeur de tous les enfants qu’il mettra sur mon chemin…
Ce monsieur a changé ma vie…. à son insu..
Allah a changé ma vie par la voix de ce monsieur et je lui en serai éternellement reconnaissante
Je rentre de ce prêche avec un autre mindset…
Je renais….
Je jette tout (les médocs, les canaris, les poudres magiques…les gris-gris) à l’aube ce jour-là.
Je fais L’amour avec Buur ce matin-là d’une façon particulière et nous avons l’intime conviction jusqu’à ce jour lui et moi que notre Fille a été conçue ce jour là…
Si vous êtes nouveau par ici, vous devriez commencer par lire les précédentes parties:

Auteure, podcasteuse, sénégalaise. Je suis passionnée d’écriture et je traite essentiellement de sujets autour de notre perception de l’autre, du jugement, des violences ordinaires… J’ai un premier recueil de nouvelles publié en 2018 que vous pourrez trouver ici… J’ai créé du Kokalam en 2017. Année après année, il continue de grandir.
Nonnnn je t’ attendais depuis l’aube!! La ou tu es sortie la, c’est la verite vraiiiii… La realité des femmes a course contre la montre pour enfanter avant le moment du ” c trop tardi,” et la verite sue la foi qui te libere plus qu’ un labo d’anti depresseurs….SWT le puissant le Misericordieux te met a l epreuve quand I
a pour toi un brillant destin…Il te teste tu souffres tu te possa. Des questions et c la que tu trouves la preuve de ta foi…pas juste croire en Lui mais Lui faire confiance inconditionnellement…ce n’ est pas facile, loin de la mais en le faisant ,ta vie devient simple sereine et juste fantastique… Alhamdoulillah…3 point de suspension, pardon mais merciiiii Jummah Mubarak!
Très bon week-end à toi. Merci, merci, merci
Je sais pas si je dois t’embrasser ou pleurer tellement tu mas toucher chérie ttmtc juste magnifique comme d’habitude je t’adore
Love u sista
Texte instructif , la pression sociale ns amène à oublier BOROM koune fa Yakoune.
Cette partie m’a profondément touché vraiment, bravo pour tes mots qui en apaiseront plus d’une dans cette course éffrénée pour enfanter. Votre couple est fort et beau et un tel amour pur est tellement rare de nos jours. Machallah qu’allah vous préserve