Depuis quelques jours, toute ma timeline Facebook ne parle que de cette série #MHM. Le comble a été atteint avec cette sortie de l’ONG Jamra. Si ce qu’ils en disent est vrai, cette série doit être arrêtée. Mes pensées voguent ainsi, pendant que je me prépare à manger dans cet appartement obstinément vide. Je passe très peu de temps au Sénégal. J’aime bien avoir un chez moi en rentrant. J’apporte mon plateau repas et le dépose sur la table basse, m’empare de la télécommande et allume le téléviseur, je vais pouvoir regarder le match. Un écran noir s’affiche. Zut! J’ai oublié de renouveler mon abonnement au câble. C’était la meilleure ! Je vais devoir regarder une chaîne locale. Je change de source et tombe sur une des innombrables séries sénégalaises très en vogue. Pile au moment où, un couple se dispute violemment devant leurs parents respectifs. La femme souhaite divorcer, le mari n’a pas l’air d’accord avec cela. La belle-mère entre dans la danse.
Des souvenirs douloureux me reviennent à la mémoire. J’ai divorcé d’avec ma femme de la même manière sous la pression et le chantage de ma mère. Je n’ai jamais su pourquoi ma mère ne la supportait pas. Elle et ma femme, mon ex-femme n’ont jamais réussi à s’entendre. Malgré les efforts de cette dernière. Ma mère lui en a fait voir de toutes les couleurs, l’accusant même de stérilité et de ay gaaf. Il faut dire qu’en ce temps, je peinais à joindre les deux bouts. Nous vivions chez ma mère m. Ça résume tout. Quand tu vis sous le toit de quelqu’un, ce sont ses règles qui s’appliquent. Ceux qui ne sont pas contents sont priés de déménager. Nous l’avons fermé. Ce fameux soir où ma mère m’a convoqué dans sa chambre en pleurs, accusant la femme de l’avoir giflée, parce que cette dernière n’aurait pas apprécié que la mère lui fasse la remarque sur la piètre qualité du repas qu’elle avait servi. Devant ma femme, ma mère m’a demandé de choisir entre celle qui m’avait mise au monde et celle que je m’étais choisi. J’ai opté pour celle à qui je devais la vie. Dans le regard de ma femme est passé toutes les expressions possibles et imaginables. Elle est sortie de la pièce sans un regard en arrière. Le temps que j’arrive dans notre chambre, elle était déjà partie.
J’ai reçu sa demande de divorce, une semaine plus tard en 3 mois, c’était fini. J’ai trouvé un excellent poste peu après pour le plus grand bonheur de ma mère. Ceci confirmait à nos yeux que ma désormais ex-épouse ne le réussissait pas.
Ma mère est morte deux ans plus tard. Je me suis remarié une première fois peu avant sa mort. Le mariage a duré 6 mois. Je n’y arrivais pas.
Mon ex-épouse est remariée et très bien remariée. Elle est devenue beaucoup plus épanouie. 4 fois maman. Je suis à mon troisième divorce. La dernière fois que je l’ai rencontrée, nous étions tous les deux à l’aéroport. Elle, partant en vacances avec mari et enfants et moi seul comme un imbecile partant pour une énième mission… Ma femme me manque. Et j’ai l’air con à pleurer devant une série parce que Birame a cédé comme j’ai pu le faire pour mon plus grand malheur.
Du Kokalam
ps: photo trouvée sur Google images

Auteure, podcasteuse, sénégalaise. Je suis passionnée d’écriture et je traite essentiellement de sujets autour de notre perception de l’autre, du jugement, des violences ordinaires… J’ai un premier recueil de nouvelles publié en 2018 que vous pourrez trouver ici… J’ai créé du Kokalam en 2017. Année après année, il continue de grandir.
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