Réveillée aux aurores, avec la flemme de sortir du lit, je me promène comme d’habitude sur Facebook et Twitter. Les réseaux sociaux sont pour moi un lieu formidable pour puiser des histoires de vie des tranches de vie. Je crois que vous le savez déjà.
Ce matin comme tous les jours, un motif revient encore et toujours sur ce que les twittos appellent la TL221, il s’agit de l’éternel débat sur les devoirs de la femme dans le couple.
Plusieurs camps s’affrontent: celui des hommes célibataires, soutenant mordicus qu’une épouse qui ne sait pas préparer n’est que ruine de femme (c’est mon invention).
Et à côté le groupe d’hommes mariés ou pas qui lui défend l’idée que ce n’est pas bien grave si elle ne sait pas cuisiner.
Au milieu de ces deux camps, il y a nous.
Nous femmes qui ne savons pas trop ce que nous voulons ou désirons par nous-mêmes…
Deux camps que tout oppose, l’un prônant qu’il est inadmissible qu’une femme ne sache pas cuisiner, que nous devons retourner aux valeurs que nous ont léguées nos grand-mères et l’autre demandant aux maris de s’impliquer dans les tâches ménagères.
Ce que je retiens de ces débats, au-delà du fait que je pense sincèrement qu’ils ne finiront jamais,c’est que, nous avons une approche totalement biaisée des relations de couple, hommes et femmes confondus. A tort ou à raison, nous sommes écartelés entre deux pôles. Qui sommes-nous? Que voulons-nous? Par nous et pour nous. Nous arrêtons-nous de temps en temps, pour nous poser ces questions? Et les femmes qu’en pensez-vous? Je n’ai lu ce matin que de points de vue d’homme.
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Autre lieu, autre discussion.
Facebook, un groupe de femmes.
La discussion, doit-on accepter de prêter de l’argent à son mari, surtout quand ce prêt dépasse la dizaine de millions.
La majeure partie des femmes, soutient qu’en aucun cas, une femme ne doit « donner » l’argent à son mari.
Dans « donner », entendez : offrir, aider, prêter, appuyer, soutenir… Cela m’interpelle.
Quel type de projet de couple construisons-nous avec nos partenaires. Je fais partie de celles qui pensent qu’un couple est un projet à deux avant tout. Un projet de vie. Et dans un projet de vie, les partenaires se soutiennent dans tous les sens du terme.
La personne que tu t’es choisie, du moins je l’espère, ne peut et ne doit pas avoir besoin de ton soutien quel qu’il soit et que tu te mettes aux abonnés absents.
Ma conviction, qui vaut ce qu’elle vaut, est la suivante:
Quand vous êtes deux, c’est pour faire bloc envers et contre tout.
Quoiqu’il advienne demain, chacune d’entre nous devra retenir, à mon avis, ceci:
« J’ai fait en mon âme et conscience ce que je devais faire pour que ce projet commun puisse voir le jour, éclore et prospérer. Je ne me retiendrai pas de faire ce que j’ai à faire, parce que l’autre partie peut du jour au lendemain, m’abandonner, prendre une deuxième femme, me répudier, me spolier, me …, me…, me…. »
Quand nous commencerons à avoir cet état d’esprit, « je ne ferai pas car il risque de me tromper, spolier, répudier et/ ou mentir » nous pourrons nous acheter un lit à une place et y dormir seule, parce que cela voudra dire que nous n’avons rien à faire avec lui, ni avec quelqu’un d’autre.
Ce qui doit nous motiver dans nos couples et qui peut-être trouvera écho chez chacune d’entre nous, c’est cet idéal de vie commune que nous devons participer à bâtir avec lui.
Et j’espère que vous avez compris dans mon propos, qu’il ne s’agit pas ici de lui mais de vous, de nous, de moi, de nos choix, de nos vies, de notre perspective. Ceci est ma conviction qui vaut ce qu’elle vaut… Et vous quelle est la vôtre?
Dakar, le 11/02/2018

Auteure, podcasteuse, sénégalaise. Je suis passionnée d’écriture et je traite essentiellement de sujets autour de notre perception de l’autre, du jugement, des violences ordinaires… J’ai un premier recueil de nouvelles publié en 2018 que vous pourrez trouver ici… J’ai créé du Kokalam en 2017. Année après année, il continue de grandir.
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