Il n’y arrive plus
8 mois qu’il ne me touche plus, 8 mois qu’il ne se passe plus rien entre nous.
8 mois que je suis devenue que sa colocataire.
8 mois que nous nous couchons chacun de son côté du lit. Rien n’a fondamentalement changé. Il ne se passe juste plus rien entre nous. J’ai mis en branle tout mon arsenal, déployé mes charmes, accusé la routine, essayé les endroits insolites et les moments inattendus. Je suis devenue la cliente préférée de toutes les vendeuses d’accessoires de la capitale.
Rien …
Nos jours sont devenus gris. Toutes nos nuits se ressemblent, je vais me coucher le laissant devant la télé, il ne me rejoint qu’après minuit. Se glissant dans le lit tel un voleur craignant d’être surpris. Ne respirant mieux qu’en me croyant profondément endormie. Toutes mes tentatives se sont soldées par un échec, il ne se passe rien, rien de ce à quoi je pourrai m’attendre.
Il n’y arrive plus.
Je ne sais pas à qui en parler. Au début, il prétextait la fatigue, ensuite le trop-plein de boulot et les responsabilités qui s’accumulent au-dessus de sa tête. Pendant ce temps, je me sens de plus en plus seule, il s’éloigne de moi tous les jours un peu plus, je suis désemparée. Je ne savais pas à qui en parler. Comment dire à quelqu’un que son mari, son roc, cette force de la nature n’y arrive plus. A force, il ne veut plus que je l’approche, il m’interdit de le toucher. J’ai eu la mauvaise idée de lui demander de voir un spécialiste. Ça a été le début de la fin de notre lien.
Je n’en peux plus.
Lui ne veut plus en entendre parler.
Je me suis réfugiée dans mon travail, et me suis recentrée sur moi. De longues journées avec d’interminables réunions en afterwork avec les copines, je rentre de plus en plus tard, ça le laisse indifférent. Quel que soit l’heure à laquelle j’arrive à la maison, je le trouve devant la télé ou endormi.
De ce fait, j’ai toujours quelque chose à faire, et petit à petit j’ai retrouvé le sourire, grâce à Ass.
45 ans, fraichement divorcé après une dizaine d’années de mariage. Libre comme l’air, contrairement à moi empêtrée dans une relation dans laquelle je me noie.
Je l’ai rencontré lors d’une séance de travail, la boite pour laquelle il travaille a sollicité nos services.
Il a ce quelque chose qui m’a fait me sentir toute chose, attirée par lui dès le premier regard, est ce son sourire avec cet impeccable rangée de dents blanches, ou son humour complètement décalé, c’est plutôt sa stature, ou son esprit, je n’en sais rien, il m’a tapée dans l’œil.
Je me faisais certainement un film.
Un déjeuner une semaine plus tard en entrainant un autre, quelques coups de fils, d’abord très professionnels, et très vite devenus plus personnels. Nous nous sommes rendus compte au détour d’une conversation avoir plein de points en commun. Il ne s’agissait plus seulement de travail mais du plaisir de parler à quelqu’un avec qui on est sur la même longueur d’ondes. Nous parlions des heures durant, de tout de rien, d’une série, d’un film, d’une actualité, d’une photo reçue sur Facebook, de musique, de livres.
Mes virées à la librairie ont pris une autre tournure.
Mes soirées cinéma sont devenues plus intéressantes.
Je renaissais.
Pendant que mon couple sombrait chaque jour un peu plus.
Je n’avais plus à m’en faire, j’avais trouvé un refuge auprès de Ass, jamais dans ses bras, par sa présence et son esprit à tout moment… Il me savait mariée depuis quelques années, devinait que mon couple traversait des moments difficiles mais jamais nous n’en faisions cas.
De toutes les façons il ne se passait rien entre nous, nous ne faisions que discuter, c’est vrai jour et nuit.
Nous mangions ensemble au moins 2 fois par semaine. Je trouvais au réveil son texto me souhaitant une excellente journée, pendant que mon mari tirait la tronche. Quand il me tournait le dos le soir, Ass me disait bonne nuit et regrettait de ne pas m’avoir vu de la journée. Ce que je perdais d’un côté je le gagnais de l’autre. Avec Ass, je revivais et n’écoutais plus la petite voix intérieure qui me demandait de prendre garde, je ne voulais pas l’entendre. Je remerciais la providence de l’avoir mis sur mon chemin, je me refusais encore à franchir le pas, même si à mon corps défendant, je sentais ma résolution faiblir de jour en jour, combien de temps pourrai-je tenir, je n’en sais rien, je revis grâce à lui. Mon mari campe sur sa position en restant convaincu que c’est passager, qu’il ne s’agit là de rien de grave, que mes envies sont débridées.
Pendant qu’il s’en persuade, je m’enivre au son de :

Auteure, podcasteuse, sénégalaise. Je suis passionnée d’écriture et je traite essentiellement de sujets autour de notre perception de l’autre, du jugement, des violences ordinaires… J’ai un premier recueil de nouvelles publié en 2018 que vous pourrez trouver ici… J’ai créé du Kokalam en 2017. Année après année, il continue de grandir.
Que c’est triste… Trop hâte de lire la suite. Quelle belle plume ma jolie !
Merci ma belle pour ces mots, ils me touchent… Les suites et moi, c’est une longue histoire… Looool
trop neekh zoubida
promet moi que c’est une longue histoire que ca va pas se finir si tot
Loool, tu commences à me connaitre avec les suites non?
Cc Zoubida, fière de toi. J’adore ta plume et les histoires ke tu ns racontes. Ces histoires reflètent la vie de bcp d’entre nous. Els sont écrites ds un style épuré et simple. Waw et la suite? Suis restée sur ma faim. On t’attend avec impatience. 😘❤️
Merci Awa pour ton beau message. Je ferai l’effort d’être constante. Merci de me lire. Des bises
Eh eh eh???? C quoi ca de retirer la fourchette de mechoui a 2cm de ma bouche??? Ohhhh Jeela pardonwooo pardooonn fo amener suite de l histoire ici meme !!!
Looool. Est ce qu’il y a une suite même. Parait que, je fais des choses comme ça.
Ah si yingay yengou?? Che bien…je vais ecrire mes suites bok…chak jour nouveau denouement…😂😂😂
Lol, je suis pliée, tu seras la deuxième à faire ça. Ecrire les suites qui lui plaisent et puis c’est tout. Merci beaucoup Tutu
Non yow kegn je vais te donner comme alias trois points de suspension…t terrible!! 😂😂😂 bonne journee ma chere!!!!
Loooool, j’ouvre les portes rek, et je vous laisse, c’est déjà un bon début n’est ce pas?