Je n’aime pas le mois de juillet, je crois que c’est un sujet que je n’ai jamais réellement abordé. Je ne l’ai, en vrai, jamais assumé. Avec toujours cette peur que l’énoncer le rende réel. Vous connaissez certainement ce sentiment, qu’on pourrait aussi appeler superstition.
Ta naissance, il y a 6 ans jour pour jour, m’a réconciliée plus ou moins avec ce mois que je considère depuis 2001 comme celui de mes plus grandes douleurs, de mes plus grandes épreuves.
Élever un enfant est aussi une épreuve mais une très belle épreuve et, voilà pourquoi d’année en année la douleur s’est aussi atténuée à l’approche de ce mois. Je profite toujours de l’occasion pour faire le tri sur mes sentiments.
Alors en ce jour anniversaire, je prie le Tout-Puissant pour que tu aies la pureté de sentiments de Mame Malika, la noblesse de tonton Ben Salem et la joie de vivre de tata Aïcha. Yal na nga leen sutt Fann et que leurs vies respectives soit pour toi source d’inspiration. Chacun d’entre eux a eu un impact particulier dans ma vie.
Si aujourd’hui je te raconte toutes ces histoires de Joha et de Lalla Foufiya, c’est parce que ma grand-mère nous enseignait certaines valeurs par le conte. Tous ces contes hérités de sa jeunesse passée entre Rabat et Fez.
Si aujourd’hui je t’apprend qu’il suffit qu’un seul être nous manque pour que tout soit dépeuplé c’est parce que j’ai eu la chance d’avoir cet autre père qu’a été tonton Ben.
Et si je garde en tête que je dois tous les jours ne pas oublier de rire, c’est parce que tata Aïcha me l’a appris.
Alors, vois tu mon amour, ris à gorge déployée, vis intensément, aime autant que tu pourras.
À eux tous, ils m’ont appris à aimer la vie et à savoir rendre grâce.
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Tu as 6 ans aujourd’hui. Tu crois ça ? Je te vois d’ici me répondre « Je suis un grand garçon ». Oui mon amour, tu es un grand garçon, même si tu resteras toujours mon bébé. C’est ce que disent toutes les mamans.
Je t’aime et aujourd’hui plus qu’hier, nous continuerons à « nous la couledoucer » ensemble.
- Selacouledoucer: verbe utilisé (inventé, je n’ose pas m’avancer) par Mouhamed. Ex: « maman, nous nous la couledouçons ».

Auteure, podcasteuse, sénégalaise. Je suis passionnée d’écriture et je traite essentiellement de sujets autour de notre perception de l’autre, du jugement, des violences ordinaires… J’ai un premier recueil de nouvelles publié en 2018 que vous pourrez trouver ici… J’ai créé du Kokalam en 2017. Année après année, il continue de grandir.
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